Quelques articles

Les quelques articles figurant, ci-après, sont extraits des bulletins de l'Union déjà parus. Ces articles, les responsables de l'Union l'espèrent, doivent permettre à chacun de vous, amis visiteurs de notre site, de vous faire une meilleure idée de ce que contiennent, plus concrètement, les bulletins trimestriels de l'Union Française des Eleveurs de Lapins Fauve de Bourgogne.

         

ACCOUPLEMENT

Nous sommes nombreux à nous poser maintes et maintes questions par rapport à l'accouplement de nos animaux. Nous nous demandons toujours si, finalement, nous nous y prenons correctement. Bien évidemment, je n'ai aucunement la prétention, à travers cet article, de vous apporter la solution miracle en matière d'accouplement de nos lapins, mais simplement des indications permettant de mieux comprendre la physiologie sexuelle de nos animaux ainsi que des méthodes d'accouplement les plus adaptées pour répondre à nos attentes. L'accouplement a pour but l'insémination, à savoir que le mâle éjacule ses gamètes mâles (ou spermatozoïdes), produits par les testicules, dans l'antre vulvo-vaginal de la femelle pour que, ainsi, il y ait rencontre avec les gamètes femelles (ou ovules) provenant des ovaires. Cet accouplement, ou coït, impose de la part des deux partenaires, le désir sexuel ainsi que l'intégrité anatomique des organes génitaux.
L'AGE DU PREMIER ACCOUPLEMENT
De façon générale, nos femelles ne peuvent être accouplées que lorsque celles-ci ont atteint les trois quarts de leur poids adulte.
Pour des lapins de race moyenne, dont le poids adulte se situe dans la fourchette de poids des 4 kilogrammes à 4,5 kilogrammes, le poids idéal pour la reproduction se situe donc aux alentours des 3,2 kilogrammes. A ce poids, les femelles vont donc être saillies et continuer de grossir pour atteindre un poids de 4 kilogrammes, environ, un mois plus tard, au moment de la mise bas.
Pour parler âge, on peut dire que nos lapines, pour les plus jeunes, peuvent donc être accouplées vers quatre mois et demi pour ainsi devenir mère vers cinq mois et demi ; un âge qui est, somme toute, tout à fait correct au regard du développement corporel du lapin. Pour les mâles, un âge de 6 mois, pour la première saillie, est à privilégier.
Les animaux, de sexes différents, ayant atteint l'âge de trois à quatre mois, doivent, en principe, être séparés car il faut éviter que les animaux tentent, voire réussissent, l'accouplement au détriment de leur croissance et de leurs qualités à venir de reproducteurs.
LE RYTHME DE REPRODUCTION
En élevage de type amateur, le type de reproduction est généralement qualifié d'extensif : les éleveurs tiennent à ménager, avant tout, la longévité de leurs femelles reproductrices.
Ces éleveurs peuvent compter sur cinq portées par an et par femelle, ce qui représente une trentaine de lapereaux sevrés par an et par lapine. Le sevrage est réalisé vers cinq à six semaines et le réaccouplement a lieu une semaine après le sevrage. A titre indicatif, il faut savoir qu'en reproduction dite intensive, les lapines sont réaccouplées dans les jours, voire, parfois, dans les heures suivant la mise-bas. Les femelles sont donc gestantes et allaitantes durant la quasi totalité de leur vie de reproductrice. Autant dire que la durée de vie de ces animaux est considérablement réduite et se situe, généralement, aux alentours des un an à un an et demi contre trois ans pour les femelles dont le rythme de reproduction est qualifié d'extensif, un rythme correspondant donc à nos types respectifs d'élevages.
A titre indicatif, les éleveurs qui ne souhaitent pas rencontrer de difficultés de mises au mâles (refus d'accouplement de la part des femelles reproductrices), ont grand intérêt à respecter les dates d'échéances de saillies et cela par rapport au rythme de reproduction retenu. Combien d'éleveurs sommes-nous à rencontrer de nombreux refus de saillies, de la part de nos femelles, après la période estivale ; une période où, fréquemment, nous suspendons la reproduction pour cause de chaleur excessive !
NOMBRE DE PORTEES, NOMBRE DE LAPEREAUX
Une lapine alimentée et logée correctement peut aisément élever un minimum de quatre à cinq portées par an. Un nombre plus grand de portées peut être atteint mais nécessite des conditions optimales de logement, d'état sanitaire, d'alimentation, de prédispositions génétiques particulières en matière d'aptitudes maternelles, etc.
Si, toutefois, l'éleveur souhaite réaliser un nombre de portées supérieur à cinq, il faut savoir qu'une lapine accepte facilement la saillie aussitôt après la mise-bas. Un accouplement, vers le 14ème jour après celle-ci semble donner de très bons résultats à condition d'effectuer le sevrage à 28 jours, un sevrage qui ne pose pas de problèmes particuliers.
Des éleveurs débutants, sont parfois effrayés à la pensée de respecter le rythme de reproduction et cela, par rapport au nombre de lapereaux que cela peut représenter. Ces éleveurs, pour résoudre le problème éventuel de surnombre d'animaux, peuvent mener une sélection au nid en éliminant, par exemple, les lapereaux les plus chétifs, puis vers l'âge d'un mois, en abattant les animaux présentant éventuellement des tares (dents d'éléphants, glaucome, etc.) ou des animaux ne répondant pas aux attentes phénotypiques espérées ou, tout simplement, en limitant scrupuleusement le nombre de lapereaux (en n'en laissant, par exemple, que trois ou quatre).
PHYSIOLOGIE DES FEMELLES REPRODUCTRICES
Nos femelles possèdent une physiologie particulière de leur appareil reproductif, et il faut donc savoir que c'est l'accouplement avec le mâle qui déclenche l'ovulation.
L'odeur est un sens qui joue un rôle important, pour ne pas dire capital, en matière de physiologie sexuelle de nos lapins. Généralement, une femelle ayant séjourné dans la case d'un mâle reproducteur (hors de la présence de celui-ci), entre quatre et six heures, par l'odeur, devient extrêmement réceptive et libère plus facilement ses ovules. Pour garantir, au mieux, les chances de naissances, les femelles saillies peuvent, durant les douze heures suivant l'accouplement, demeurer dans la cage du mâle reproducteur.
Contrairement à de nombreuses reproductrices mammifères, la lapine n'a pas de cycle œstral périodique : le mécanisme physiologique neuro-hormonal ne se produit pas à dates fixes ; il se déclenche seulement si la lapine, en état de chaleurs, accepte le coït.
C'est vers la 12e heure après le coït, que la ponte ovulaire à lieu.
FEMELLE : SIGNES DE RECEPTIVITE
Il y a des éleveurs qui définissent la réceptivité de la femelle en observant la vulve ; une vulve qui peut avoir une coloration différente. De couleur blanche, généralement la femelle refuse l'accouplement. La vulve étant de couleur rose, la lapine accepte la saillie avec difficulté. De couleur rouge, l'acceptation est bonne. La vulve devenant violacée, la femelle est en hyper chaleur et accepte mal la saillie. Bien évidemment, la coloration de la vulve de la femelle n'est qu'un indicateur et le comportement de la femelle mise en présence du mâle est souvent plus significatif. Les chaleurs de la lapine se traduisent par des attitudes particulières : elle est allongée, le train postérieur relevé ; elle est nerveuse, agitée, inquiète ; elle mange peu et de façon irrégulière ; ses lèvres vulvaires sont tuméfiées, humides et congestionnées. Lorsqu'elle est mise en présence du mâle, après une course poursuite, elle s'immobilise, puis soulève le train arrière pour faciliter le coït.
Lorsque la lapine n'est pas en chaleurs, celle-ci adopte une position ramassée, plaquée contre les parois de la cage, refusant obstinément le mâle. Celle-ci peut, parfois, se montrer agressive ; une agressivité pouvant déboucher sur la castration ou, du moins, sur l'endommagement des parties génitales du mâle reproducteur.
Au moment de la mue, en automne, les chaleurs diminuent. Il est parfois utile de les provoquer lorsque la lapine est vierge ou qu'elle refuse obstinément le mâle. Pour provoquer les chaleurs, l'éleveur peut varier l'alimentation par l'apport, par exemple, d'avoine, ou, comme indiqué précédemment en plaçant la femelle dans la cage du mâle avant et après saillie.
LIEU DE SAILLIE
Il faut tout d'abord savoir que la saillie doit toujours avoir lieu dans la cage du mâle. Si l'on ne suit pas ce conseil, chacun de nous pourra constater que le mâle, mis dans la cage de la femelle, tient tout d'abord à marquer son territoire et se sert, pour cela, des glandes odoriférantes se trouvant sous son menton. Il va ainsi consacrer un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, à marquer, de façon olfactive, son territoire. Mon conseil : la mise au mâle dans la cage de la femelle ne peut être strictement réservée qu'aux éleveurs qui ont franchement du temps à perdre !
HEURES DE SAILLIE
Il faut savoir que toutes les heures ne conviennent pas à la saillie.
Par expérience, on peut dire que les saillies faites très tôt le matin semblent donner les meilleurs résultats. On peut, toutefois, réaliser des saillies le soir, celles-ci donnant des résultats tout à fait satisfaisants. Ce qui est sûr, c'est que les saillies en pleine journée, notamment l'été, sont vivement déconseillées, car comme chacun de nous le sait le lapin est un animal qui vit, avant tout, la nuit. Pour nos mâles reproducteurs, il est donc primordial de respecter cette phase de repos qui représente pour lui, le rechargement de ses "batteries".
NOMBRE DE SAILLIE PAR JOUR ET PAR MALE
Normalement, chaque mâle reproducteur ne doit, en principe, ne saillir qu'une femelle par jour. Toutefois, des circonstances particulières peuvent amener l'éleveur à vouloir utiliser le mâle pour un rythme journalier de saillies plus grand. Au maximum, deux femelles reproductrices peuvent être couvertes par un même male le même jour. La première sera saillie tôt le matin et la seconde tard le soir. En tout état de cause, un écart de saillies de douze heures est fortement souhaitable, recommandé.
METHODES DE SAILLIES
L'ancienne méthode, qui consistait à laisser la femelle dans la cage du mâle, durant toute une nuit, n'est vraiment plus de mise, car pour les éleveurs que nous sommes nous devons pouvoir connaître, avec certitude, si le mâle a rempli efficacement la fonction que l'on attend de lui.
Certains éleveurs estiment qu'une seule saillie suffit. Pour ma part, c'est un avis que je ne partage pas, car il faut savoir que lorsque l'on fait deux accouplements successifs, le second accouplement est caractérisé par un éjaculat qui est certes, de moindre volume, mais qui présente une concentration en spermatozoïdes bien supérieure au premier éjaculat.
Dans mon élevage, je présente toujours la femelle au mâle une première fois puis, cinq minutes après, je fais suivre ce premier accouplement d'une seconde saillie et, enfin, entre un quart d'heure et une demi-heure plus tard je viens à réaliser une troisième et dernière saillie. Cette façon de procéder donne, dans l'ensemble, de bons résultats.
La méthode de la case double est une méthode qui donne aussi de bons résultats. Cette méthode consiste à utiliser deux cases contiguës avec ouvertures centrales (certains fabricant de clapiers béton offrent des cloisons avec ce genre d'ouverture), des cases destinées en priorité aux femelles reproductrices. Lorsque l'éleveur utilise cette méthode, il doit obturer l'ouverture centrale, de ces deux cases contiguës, avec un panneau grillagé. D'un côté, l'éleveur installera le mâle reproducteur (plusieurs jours avant saillie), de l'autre, la femelle trouvera place. Les deux sujets reproducteurs vont ensuite être laissés au calme, durant deux à trois heures, voire davantage si ces sujets sont nerveux. Durant cette période, les animaux peuvent donc faire connaissance. Passé ces quelques heures, l'éleveur retire rapidement et calmement la cloison grillagée. Généralement, le mâle et la femelle s'accouplent immédiatement.
ACCOUPLEMENT DIRIGE
Parfois, certaines de nos femelles acceptent avec grande difficulté, le mâle reproducteur et l'éleveur n'a plus que la solution de l'accouplement dirigé. Celui-ci consiste à maintenir la femelle de la main droite en soulevant légèrement de la main gauche, le corps de la lapine et en écartant la vulve avec le pouce et l'index. Le mâle accepte, assez facilement l'aide de l'éleveur et les chances de résultats sont quasiment aussi bonnes que pour la saillie non dirigée.
Cette méthode, peut être perfectionnée par l'utilisation de la ficelle. L'éleveur attache la ficelle à la queue de la femelle (a mi-queue), puis fait passer celle-ci sur le dos de la lapine (dans l'axe de la colonne vertébrale), puis entre les deux oreilles. Glisser, ensuite, la main gauche sous le ventre de la reproductrice pour soulever légèrement le train arrière de cette dernière et de la main droite tirer délicatement sur la ficelle pour offrir au mâle, le meilleur angle de pénétration possible de la part de sa congénère.
Lorsqu'une femelle est vraiment récalcitrante à toute saillie, une méthode consiste à l'exister en caressant son clitoris durant une à deux minutes. Passé ce délai, la présenter au mâle. Généralement, d'elle-même elle s'offre à celui-ci. Pour garantir, au mieux, les chances de naissance, laisser seule la femelle dans la cage du mâle pour que, par l'odeur, le mécanisme de libération des ovules s'enclenche.
PSEUDO-GESTATION
Si la lapine, en chaleurs, n'est pas réellement saillie ou si la lapine, par excitation avec d'autres femelles, présente une forme d'orgasme sans qu'il y ait saillie effective, les follicules ovariens se libèrent, il y a ovulation à laquelle succède la formation de corps jaunes ; la femelle présente des signes de calme apparent laissant penser à une gestation alors qu'il n'y a qu'une pseudo-gestation. Cette pseudo-gestation a une durée de deux semaines environ.
Durant cette pseudo-gestation, la femelle représentée au mâle, peut, de nouveau, se laisser saillir, mais comme il ne peut y avoir ovulation (formation d'œufs), durant la période précitée, aucune naissance n'est donc à attendre.
Dans le cas de pseudo-gestation, vers le 16e et le 20e jour, la lapine prépare un nid : un faux nid. L'éleveur, constatant la réalisation de ce faux nid, doit remettre la femelle au mâle, le plus rapidement possible. Généralement, la femelle accepte très bien le mâle et les chances de libération d'ovules sont grandes.

Daniel NOLD
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LE SUPERPHOSPHATE

Les uns et les autres, avons, souvent, remarqué que, parfois, nos lapins se mettaient à éternuer. Ces éternuements qui ne sont, en règle générale, aucunement, du coryza, ont le don d'agacer, quelque peu, chaque éleveur que nous sommes. Ces éternuements sont, le plus souvent, dus, au dégagement d'ammoniac de la litière de nos animaux et cela, notamment, en période estivale.
L'éleveur, pour résoudre ce problème, n'a pas d'autre alternative, que de nettoyer, très régulièrement, ses clapiers. Malheureusement, l'éleveur fait fausse route : le lapin, qui est un animal fragile, se stresse, facilement ; il ne doit, surtout, pas être nettoyé, trop souvent. La litière de nos sujets n'est, donc, à changer, en principe, que toutes les 3 à 4 semaines.
Le lapin, dont la litière vient d'être changée, se doit, à nouveau, de marquer son territoire, de prendre, de nouveau ses marques. Il effectue cette opération, au moyen de glandes odoriférantes placées, entre autre, sous le menton. Chaque éleveur, que nous sommes, a, sans doute, un jour ou l'autre, remarqué la façon, si caractéristique, qu'avaient les lapins de se frotter le dessous du menton ou bien encore, pour les mâles, de se bourrer de la paille sous le ventre. L'éleveur doit savoir que cette opération de marquage de son territoire, fatigue notre animal favori.
Le fait de se retrouver dans une cage, dont le principal élément a été changé, provoque, chez lui, angoisse, stress.
Pour vous donner une aperçu, de la situation vécue par notre animal préféré, imaginons, un instant, que, toutes les semaines, l'on vous change le mobilier de votre habitation...sans nul doute, déstabilisant, n'est-il pas ?
Pour résoudre le problème posé, problème dont je viens, donc, de vous exposer les principaux tenants et aboutissants, nous avons eu recours à une poudre ; quand je dis, nous, je veux parler de quelques éleveurs qui ne voyons plus que par cette poudre magique.
Non, cette poudre n'est pas de la poudre de perlimpinpin !
Cette poudre blanchâtre, que l'on peut comparer à de la farine, porte le nom rébarbatif de " superphosphate ".
Ce superphosphate neutralise les dégagements d'ammoniac. Ce superphosphate assèche les litières. Ce superphosphate réduit la flore microbienne du clapier, une flore microbienne, souvent, néfaste à nos chers animaux.
Utilisé à la dose d'un pot à yaourt par cage, toutes les semaines, le superphosphate assaini, considérablement, le milieu ambiant des clapiers.
Le superphosphate n'est pas toxique : les animaux peuvent être en contact direct avec celui-ci.
Les animaux peuvent absorber, sans risque, le superphosphate.
J'ai mené l'expérience de répandre du superphosphate sur des litières où des lapereaux présentaient une diarrhée, relativement, importante. Les animaux, piétinant ce superphosphate, se sont trouvés, très vite, asséchés. Au bout de quelques heures, tous les symptômes de diarrhée, avaient disparu.
Dans le cas précité, j'ai utilisé, le superphosphate, à la dose de 2 petits pots à yaourt par cage, sans aucun ajout de paille.
Dans l'idéal, lorsque l'on vient de nettoyer une case, saupoudrer, directement, sur le fond de celle-ci, à la dose d'un à deux petits pots à yaourt, ce superphosphate. Il suffit, ensuite, de remettre de la paille.
En entretien courant et pendant 3 à 4 semaines, répandre, sur la litière, cette poudre, à la dose d'un pot à yaourt, puis de remettre quelques poignées de paille.
Le fait d'espacer les opérations de nettoyage de vos clapiers, est économique pour l'éleveur : gain de temps, gain d'argent. Pour les animaux, c'est l'assurance d'un bien-être garanti.
L'utilisation, permanente, du superphosphate fait diminuer, de façon, spectaculaire, les problèmes de coccidiose et d'éternuements ; éternuements qui dérivent, parfois, vers du coryza chronique.
Depuis quelques mois, un fabricant de superphosphate, a ajouté une odeur de pin : croyez-moi, c'est divin ! Avec, quelque peu d'imagination, quand je me rends dans l'élevage, j'ai l'impression de rentrer dans une forêt... dans une forêt de pins des Landes !
Et pour conclure, le superphosphate, si vous ne l'avez, déjà fait, est à essayer d'extrême urgence : résultats garantis...Avis de convaincu !
Ce produit est en vente dans les coopératives agricoles, ainsi que dans certaines jardineries.

Daniel NOLD
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LE VINAIGRE

Le vinaigre est un produit tout à fait naturel qui trouve, ou qui doit trouver sa place, dans la "pharmacie" de nos élevages.
Couramment, pour traiter les coccidioses de nos lapins, nous avons recours à ce que nous appelons des '' anticoccidiens ''. Ces '' anticoccidiens '' sont des produits vétérinaires qui se révèlent être relativement efficaces dans le traitement des coccidioses que chaque éleveur que nous sommes est amené à rencontrer.
Les coccidioses les plus couramment rencontrées sont : la coccidiose hépatique (traces de petits kystes blanchâtres sur le foie), non mortelle et qui a un effet, réellement, néfaste sur le développement de nos sujets (réduction de la croissance); la coccidiose intestinale, très souvent mortelle et qui se traduit par de fortes diarrhées.
L'éleveur devant ce genre de problèmes, se tourne, tout naturellement, vers son vétérinaire, un vétérinaire qui aura tôt fait d'identifier la cause de ses soucis. Il préconisera des anticoccidiens qui, très vite, viendront à bout de la plus tenace des coccidioses.
Le problème que pose ce genre de médication est, en fait, un problème d'accoutumance. L'éleveur au bout d'un à deux ans d'utilisation de ce genre de produit, risque donc, que dis-je, risque, à coup sûr ( l'expérience le prouve ), de se retrouver à la case départ, la seule solution pour lui étant, alors, de retourner voir son vétérinaire.
Celui-ci viendra à lui prescrire de nouveaux produits à base de sulfamides ou je ne sais quelle substance ; enfin ce qui est certain, c'est que l'éleveur aura tôt fait de se consoler, en se disant que, finalement, il fait au moins vivre, honorablement, son vétérinaire !
Bien évidemment, ceci n'est vraiment pas réjouissant !
Bien évidemment, l'éleveur se doit de trouver une autre alternative à ses problèmes.
Cette alternative a un nom, cette alternative répond au nom de : vinaigre.
La coccidiose est en fait une flore microbienne qui ne peut, réellement, se développer que dans un milieu peu acide.
L'astuce, pour l'éleveur, va donc consister à acidifier le milieu intestinale de ses animaux.
Rappelons, pour mémoire, que le lapin a près de 4 mètres d'intestin et que dans ces conditions, le problème d'une bonne acidification du milieu intestinal est tout naturellement posé.
Il faut aussi savoir que, sans exception aucune, tous les lapins ont la coccidiose.
Devant cette affirmation je pense que nous ne pouvons pas, nous ne pouvons, nous ne devons plus parler de '' maladie ''.
La coccidiose, les coccidioses font partie intégrante de notre animal favori.
La femelle au travers de la lactation immunise temporairement ses lapereaux. En fin de lactation c'est à dire vers 3 à 4 semaines, les éleveurs remarquent, bien souvent, que leurs lapereaux présentent des signes de diarrhée. Cette diarrhée est bien souvent la traduction de la coccidiose.
Dés l'âge de 3 semaines, il faut, donc, appliquer, en quelque sorte, un "traitement" qui, puisque nous n'avons pas à faire à une maladie, n'est en fait, à mon sens, qu'un correctif alimentaire ; ceci à l'instar des vitamines.
Pour cela, chacun de nous se doit, donc, de donner du vinaigre à ses animaux.
En appliquant ce correctif alimentaire, dés l'âge de 3 semaines, alors que la femelle est encore avec ses lapereaux, présente un énorme avantage ; sans trop le savoir nous faisons d'une pierre, deux coups : nous apportons ce correctif alimentaire aux lapereaux, mais nous l'apportons, aussi, à la femelle reproductrice.
Peu à peu, en pratiquant de la sorte, nous allons assainir le milieu intestinal de la femelle reproductrice. Elle ne rejettera que très peu de kystes ou ookystes.
Les kystes ou ookystes rejetés dans les excréments de la femelle reproductrice ne sont pas infestants ; ils le deviennent après au moins 48 heures passées dans le milieu extérieur dans certaines conditions de chaleur et d'humidité, en donnant des kystes " sporulés " (reproduction par spores) infestants et donc capable de se développer, à nouveau, dans l'intestin de l'animal qui l'absorbe. Un seul ookyste peut donner plusieurs dizaines de milliers ookystes infestants.
Pour en revenir au vinaigre, on peut affirmer que tous les vinaigres sont bons. Mais quitte à donner du vinaigre il est toujours préférable de cumuler les avantages et l'idéal, le summum des vinaigres est celui dit de cidre, suivit par celui dit de vin, tous deux contenant de l'acide acétique dilué fort utile au développement des lapereaux.
L'acide acétique, acide organique de formule CH3COOH, est le membre le plus important de la famille des acides carboxyliques. Il joue avec ses dérivés un rôle essentiel dans de nombreuses synthèses et dégradations biologiques accompagnant le métabolisme des aliments et la formation des tissus. Le vinaigre contient aussi une multitude d'oligo-éléments essentiels ainsi que des vitamines. Le vinaigre de cidre, par exemple est bourré d'aminoacides essentiels et d'enzymes salutaires. La formation de ces protéines complexes a lieu pendant la fermentation.
En fait, le vinaigre est un liquide acide qui est fait à partir du vin, du cidre, de la bière ( ou de la plupart des boissons modérément alcoolisées ) suite à une fermentation acétique. C'est-à-dire que l'alcool se mélange à l'oxygène contenu dans l'air. Puis l'alcool ''disparaît'' ; il se transforme en acide acétique et en eau.
L'acide acétique est ce qui donne au vinaigre ce goût caractéristique âpre et piquant. La fermentation acétique qui produit le vinaigre est due à un micro-organisme minuscule, le bacille du vinaigre. Cette bactérie est naturellement présente partout dans l'air.
Entre toutes les sortes de vinaigres, le vinaigre de cidre contient à lui seul plus de trente éléments nutritifs importants, une douzaine de minéraux et plus d'une demi douzaine de vitamines et acides essentiels ainsi que plusieurs enzymes. De plus, il contient une bonne dose de pectine, ce qui est bon pour le cœur.
La composition exacte d'un vinaigre dépend de ce dont il est fait. Même le vinaigre de cidre varie en fonction de la variété de pommes utilisée et de leur état. C'est une des raisons pour lesquelles les hommes de science médicale ne savent pas toujours pourquoi ou comment le vinaigre favorise la guérison. Ils savent en tout cas que c'est à la fois un antiseptique ( il tue les microbes qu'il touche ) et un antibiotique ( il contient des bactéries qui sont les ''ennemies'' des micro-organismes infectieux ). Le vinaigre se révèle plus efficace à détruire les bactéries que certains produits du commerce.
Le vinaigre de cidre est très semblable aux substances chimiques sécrétées naturellement dans l'estomac. C'est pourquoi on l'a traditionnellement vanté de pouvoir faciliter la digestion. On pense donc que s'il facilite la digestion, une amélioration du métabolisme devrait en résulter.
D'autre part beaucoup considèrent que le vinaigre est capable d'attaquer et de tuer les bactéries nuisibles ayant envahi le tube digestif. Ce qui peut diminuer les risques de toxémie et autres infections sanguines.
Il faut aussi savoir que le vinaigre aide à digérer la cellulose.
Un rapport traitant de l'aptitude du vinaigre à tuer les bactéries se trouvant dans les légumes comestibles, mentionne : ''... une solution de vinaigre pendant un quart d'heure exerce un effet bactéricide prononcé contre cet organisme.
L'Université d'Addis-Abeba, en Ethiopie, rapporte qu'elle est en train de tester le vinaigre pour détruire les parasites des aliments. Les résultats préliminaires obtenus indiquent que le vinaigre détruit ces parasites plus rapidement que tous les autres moyens testés !
Historiquement, les infections du visage, des oreilles et des yeux se traitaient avec une solution de vinaigre et d'eau.
Les médecins sont en train de considérer la possibilité de traiter certaines infections oculaires avec du vinaigre dilué. En ce moment même, il est utilisé comme désinfectant hospitalier. Par exemple, à l'hôpital de Yale-New Haven, les infections oculaires postopératoires étant devenues un problème, leur Service Bactériologique l'a résolu avec du vinaigre ordinaire. Les lavabos où les chirurgiens se brossent les mains avant une opération furent régulièrement nettoyés avec une solution de 0,5% de vinaigre ordinaire. Le vinaigre s'est avéré plus efficace à détruire les bactéries que le produit du commerce qu'il a remplacé.
L'éleveur peut aussi donner du vinaigre d'alcool, coloré ou non, qu'il soit à 6 ou 8 degrés. Le choix de l'éleveur, en matière de vinaigre, réside en fait dans des histoires de coût.
Ce vinaigre est à donner à la dose de 45 cm3 par bouteille plastique de 1,25 litre ou, et cela va plus vite, à doser, en remplissant d'eau cette bouteille et en laissant en partie haute de celle-ci, un espace libre d'une hauteur de 6 cm à partir du goulot de cette bouteille que vous comblerez par le vinaigre.
Vous pouvez aussi verser le contenu des 3 à 4 cuillères à soupe dans un petit récipient en plastique et marquer, sur celui-ci, le niveau obtenu d'un trait de marqueur noir. Vous pourrez alors effectuer, le cas échéant, des dosages pour des quantités d'eau supérieures voire inférieures à 1,25 litre.
En fait, le dosage préconisé est celui actuellement utilisé dans mon élevage, un dosage apparemment satisfaisant (les animaux ne présentent plus aucun signe de diarrhée) ; un dosage obtenu au fil des ans.
Dans mon élevage, les lapereaux commencent à boire ce breuvage, à l'âge de 3 semaines et jusqu'à l'âge de 4 mois.
Il est important de donner cette boisson, à base de vinaigre, de façon continu, pendant les 5 premières semaines de '' traitement '', c'est à dire jusqu'à ce que le lapereau ait atteint l'âge de 8 semaines. Le sevrage étant intervenu à l'âge de 6 semaines.
Vous pouvez suspendre ensuite ce "traitement" une semaine par ci, une semaine par là et vérifier, tout à loisir, l'efficacité de ce breuvage : absence de diarrhée.
De plus, si vos lapereaux sont sur paille et pour éviter tous problèmes de contamination entre sujets, il est fort judicieux d'utiliser le superphosphate.
Ce superphosphate qui, lui aussi, est un produit acide, complète, de façon significative, la prophylaxie de la coccidiose, la prophylaxie des coccidioses.
e mot prophylaxie étant, je le reconnais, sans doute, un mot un peu fort, puisque celui-ci, dans sa définition, indique qu'il vise à protéger contre une maladie ou à prévenir celle-ci et que j'ai indiqué, précédemment, que ces coccidioses ne sont à mon sens, aucunement, des maladies.

Daniel NOLD

Support de référence : le Livre du Vinaigre d'Emily Thacker
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LES REPRODUCTEURS

AVANT LEUR ENTREE EN SERVICE, les reproducteurs doivent avoir un âge minimal de 5 mois. Certaines femelles en très bonne état, pesant plus de 75 % de leur poids adulte, par exemple 3,2 kg pour des races de format moyen, peuvent être présentées au mâle à partir de 4 ou 5 mois.
Tous les animaux mâles et femelles doivent être élevés dans des cages individuelles de dimensions suffisantes ( 40 x 50 cm au minimum ), à partir de l'âge de 3 mois.
Il faut rationner ces futurs reproducteurs à 120 g de granulés par jour. De plus, une journée de jeûne par semaine est favorable au maintien d'un bon état général.
Bien que nous n'ayons aucune donnée précise sur la précocité sexuelle des mâles, il semble que ceux-ci ne soient utilisables avec un bon pourcentage de réussite qu'à partir de 6 mois.
La première saillie est une opération délicate pour le mâle. En dehors du cas rare ou la femelle présente une agressivité telle qu'elle castre le mâle, elle peut le stresser ; cela entraînant une apathie apparente d'une durée possible de 3 semaines. Il est, donc, conseillé de présenter au mâle, devant effectuer sa première saillie, de lui une femelle " réceptive "
EVITER A TOUT PRIX d'alimenter les futurs reproducteurs à volonté. Ils s'ensuit un état d'embonpoint tout à fait néfaste à l'activité sexuelle.
LA SAILLIE ET LA MISE BAS
DEUX MOMENTS FONDAMENTAUX, deux problèmes pratiques auxquels se heurte l'éleveur est la saillie et son résultat. Bien qu'il n'y ait, à notre connaissance, aucun moyen commode pour obtenir des saillies fécondantes systématiques, un ensemble de facteurs favorisants existent. Tout d'abord au niveau des rythmes lumineux une photopériode claire de 14 à 16 heures, appliquée très tôt en saison ( à partir du 15 juillet ), limite l'incidence de la " mauvaise saison " ( de septembre à novembre ).
Les saillies doivent, toujours, être réalisées à la même heure et très tôt le matin ( au début de la période claire ) semblent donner de meilleurs résultats.
Une femelle qui refuse un mâle peut accepter son voisin, mais si elle refuse le 3e, c'est inutile d'insister. Il est inutile d'attendre plus de 5 minutes l'accouplement avec un mâle donné ; il vaut mieux changer de mâle ou attendre le lendemain.
Certains éleveurs prévoient l'état de bonne réceptivité de la femelle, en observant la vulve qui a une teinte très foncée pouvant aller jusqu'au rouge violacé, lorsqu'elle est prête à se faire saillir. Nous avons également noté cette tendance mais la couleur de la vulve n'est pas une caractéristique certaine de réceptivité de la femelle. De toutes façons, cette observation est de peu d'utilité pour l'éleveur qui n'aura pas de moyen pratique pour provoquer l'état de réceptivité chez une femelle récalcitrante.
Un bon critère de réceptivité, utile surtout pour faire réaliser la première saillie à un jeune mâle, est de regarder si la femelle se lève sur les pattes arrière. Un morceau de sparadrap collé sur la vulve permettra de faire ce test avec un mâle entraîné en évitant l'accouplement.
Le dernier recours, pour l'éleveur qui bute devant une femelle récalcitrante, consiste à forcer la saillie. Cette saillie forcée consiste à présenter la femelle au mâle, le bassin basculé vers l'arrière. Le résultat d'un tel accouplement est parfois positif.
Le diagnostic de gestation par palpation abdominale n'est pas sans danger pour la femelle. Des avortements peuvent être liés à une palpation mal faite. Seule une grande habitude permet de bien palper. Si vous n'avez pas cette habitude, présenter la femelle au mâle 11 jours après la saillie et observez bien son comportement ; lorsqu'elle est pleine elle refuse le mâle par un réflexe de fuite, en cherchant des issues à la cage. Alors intervenez immédiatement et décidez que votre femelle est gestante.
EVITER A TOUT PRIX les produits qui déclenchent l'ovulation chez la lapine. Les conséquences de leur emploi ne sont pas encore suffisamment connues pour être conseillées à des éleveurs, même très avertis.
A propos de la mise bas le mot clé pour l'éleveur doit être TRANQUILLITE.
Dans les 2 jours qui précédent la mise bas l'éleveur se doit de renouveler la totalité de la litière de la femelle qui s'apprête. L'éleveur a la possibilité de donner à la femelle une boîte à nid bien remplie de paille ou de copeaux ( de bois blanc ) ou des deux mélangés. Aucune différence sur la mortalité des jeunes n'a été observé entre ces deux catégories de litières. Il est conseillé de réaliser un contrôle de la boîte à nid, le lendemain de la mise bas afin d'enlever les mort-nés. Pour cette opération, enlever la femelle puis ne pas oublier de se frotter les mains avec du thym et de disséminer quelques branches de cette plante odoriférante dans la cage de la femelle avant de replacer celle-ci dans sa cage.
Les accidents au nid ( cannibalisme, abandon du nid ) sont souvent dus à un défaut d'environnement. Lorsque ces accidents apparaissent, cherchez-en la cause dans le bâtiment ou aux abords du clapier ( porte qui claque, présence d'un animal perturbateur, rat, souris, chouette, chat, belette, etc. ) plutôt que dans l'aliment ou dans la cage.
L'éleveur doit avoir présent à l'esprit que la mise bas demande à la femelle un certaine effort qui sera suivi d'une demande d'eau et cela étancher son état de déshydratation.
Enfin, vous devez éviter les troubles respiratoires, ainsi que les troubles digestifs...
Les deux principales catégories de problèmes sanitaires auxquelles l'éleveur est confronté chaque jour concernent les troubles respiratoires et les troubles digestifs.
LES TROUBLES RESPIRATOIRES
Au premier signe de coryza vous devez réagir en portant une attention toute particulière à trois composantes physiques de l'ambiance de votre élevage.
LES COURANTS D'AIR : un lapin est sensible à un courant d'air imperceptible à l'homme, l'utilisation parfois de cages grillagées lui interdit de se mettre à l'abri. Il faut donc que votre ventilation statique ou dynamique, en surpression ou en dépression, soit réglée de telle façon qu'il n'y ait pas de courants d'air ( vitesse de l'air au niveau des animaux, inférieure à 0,5 mètre/seconde ).
L'observation attentive de tous mouvement d'air doit être un souci constant de l'éleveur. Il se manifestera par le changement d'orientation du lanterneau, la réduction des entrées, ou sorties d'air dans le bâtiment, l'installation de volets déflecteurs...
L'HUMIDITE est un facteur très important dans l'apparition du coryza.
Un degré hygrométrique convenable devra être compris entre 60 et 70. Evacuez fréquemment les lisiers ou utilisez, par exemple du superphosphate en évitant d'utiliser de l'eau pour laver le sol des cages. L'été, arrosez le sol du bâtiment : un degré hygrométrique tombant à moins de 50 peut provoquer le même coryza qu'un courant d'air froid et humide.
ENFIN, avant d'appeler le vétérinaire, regardez bien dans les trémies. La poussière laissée par le granulé irrite les muqueuses nasales et provoque un coryza chez l'animal qui la respire.
L'inobservation de l'une quelconque de ces trois règles : PAS DE COURANTS D'AIR, UNE BONNE HYGROMETRIE, PAS DE POUSSIERE, entraîne l'apparition de troubles pulmonaires. Il est indispensable d'y porter remède immédiatement car des muqueuses obstruées favorisent l'apparition de vrais problèmes pathologiques. Alors, il ne vous restera que deux options : isoler les malades, ( les tuer étant un bon moyen d'isolement ), ou appeler votre docteur vétérinaire.
NE PAS UTILISER de produits antibiotiques quels qu'ils soient par injections massives dans un cheptel présentant des affections respiratoires ; ces injections massives étant une grande tentation pour l'éleveur. Sauf s'il y a prescription d'un vétérinaire, l'utilisation de ce moyen conduit, le plus souvent, à des troubles secondaires dont les conséquences sont aussi importantes que les affections que vous voulez soigner.
LES TROUBLES DIGESTIFS
Tout éleveur a observé l'apparition incompréhensible de diarrhées qui " passent " ; celles-ci peuvent provoquer de très gros dégâts surtout chez les jeunes. Là encore il faut agir très tôt avant que le simple trouble physiologique ne devienne une " maladie ". Le révélateur du bon fonctionnement du tube digestif est naturellement la crotte. Celle-ci doit être ronde et ferme. Elle passe alors bien entre les mailles du grillage qui reste propre ( pour les élevages dont les animaux sont sur grillage ou sur caillebotis alvéolés ). Dés que la crotte devient molle, il faut intervenir le premier jour en nettoyant la trémie. La présence d'amas de granulés plus ou moins fermentés dans le fond est néfaste et en rajoutant du granulé propre ( 80 à 100 g au plus par sujet ). Le deuxième jour, si le phénomène continue, il faut impérativement mettre l'animal à la diète pendant 24 à 48 heures selon la gravité observée de la diarrhée. Un animal supporte très bien 2 jours consécutifs de diète. Lui maintenir l'abreuvement. L'utilisation du superphosphate est là encore vivement conseillée ( saupoudrage de la litière ou du caillebotis où se trouve le sujet )
La cage qui a été souillée doit à terme être nettoyée. Elle sera désinfectée par l'utilisation de la chaleur ( chalumeau ), seule façon de détruire les ookystes de coccidies.
La crotte peut parfois devenir très petite et très sèche ; en même temps vous observez que l'animal ne consomme plus sa ration. Vérifier alors votre système d'abreuvement : par manque d'eau, il est probable que l'animal ne boit pas.
EVITER A TOUT PRIX :
* de changer brutalement de granulés,
* de distribuer trop de racines : carottes, betteraves, etc.
* de réaliser, sans ordonnance vétérinaire, un traitement aux sulfamides qui, on le sait, luttent dans certaines conditions efficacement contre les coccidioses, mais peuvent provoquer une perturbation importante de la physiologie de la digestion.

Daniel NOLD

Source bibliographique : "Le lapin : une production d'avenir"
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MODES D'ABREUVEMENT

Parmi les éleveurs cuniculicoles, nous sommes nombreux à chercher le mode d'abreuvement idéal pour nos animaux.
Au travers de cet article je vais essayer de traiter, de la façon la plus exhaustive possible, ce passionnant sujet.
Nos aïeux avaient l'habitude, pour donner à boire à leurs lapins, d'avoir recours au bon vieux pot à confiture.
Ce système d'abreuvement, simple d'installation, doit être solidement fixé pour éviter au lapin de le saisir entre ses dents et ainsi de pouvoir l'emmener au fond de sa cage.
Ce récipient doit être nettoyé entre chaque remplissage pour empêcher le verdissement de l'eau, ainsi que la détérioration bactériologique de celle-ci ; une détérioration qui est due, principalement, à notre animal favori. Notre animal a, en effet, pour habitude, de charger ses bajoues d'aliments divers et de les relâcher, en partie, dans l'abreuvoir ; cela a pour conséquence de polluer l'eau de ce dernier.
Ces pots à confiture, de nos jours, peuvent être remplacés par des récipients en inox ; des récipients, fournis avec supports, qui ont l'énorme avantage de les maintenir, de façon efficace. Ces supports se fixent très facilement et très rapidement sur la porte grillagée des cages de nos hôtes.
Certains éleveurs ont coutume de donner à boire à leurs animaux, au moyen d'augettes en ciment posées directement sur la paille de la cage.
Ce moyen d'abreuvement est à déconseiller : les lapins ayant une fâcheuse tendance à vouloir mettre les pattes dans ces augettes ; des augettes qu'ils prennent plus pour une piscine que pour ce que l'éleveur peut en attendre ! Les animaux souillant cette eau, la rendent, immanquablement, impropre à sa consommation.
Les systèmes d'abreuvement précités nécessitent, de la part de l'éleveur qui les adopte, une contrainte de temps importante : il se doit, pour abreuver correctement ses sujets, de remplir 2 fois par jour ces récipients, une fois le matin et une fois le soir.
Très rapidement, l'éleveur peut trouver cette façon de procéder relativement fastidieuse, il a alors la possibilité d'avoir recours aux abreuvoirs dits sabots.
Ces abreuvoirs conçus pour recevoir une bouteille plastique d'une contenance d'un litre et demi, va, il est certain, alléger la corvée d'eau de l'éleveur ayant vécu l'expérience du bon vieux pot à confiture ou de l'augette ciment.
Si l'on excepte le problème de l'absence prolongée (vacances de l'éleveur), ce mode d'abreuvement est, à mon avis, l'idéal.
Cet abreuvoir sabot est un véritable indicateur de la santé de nos animaux. L'éleveur peut en effet constater, de visu, la prise d'eau de ses sujets et le cas échéant, pour ne pas dire le plus souvent, de façon totalement individualisée.
Cet abreuvoir permet, de façon simple, de réaliser des traitements spécifiques à chaque lapin, à des doses extrêmement précises.
Cet abreuvoir se nettoie facilement : trempage dans un seau contenant un mélange d'eau et d'eau de Javel. L'éleveur prenant, ensuite, soin de rincer chaque abreuvoir avant leur remise en place.
L'éleveur qui, pour des raisons diverses et variées, est amené à s'absenter plus d'une journée, peut envisager l'installation d'abreuvoirs dits automatiques. Ce type d'abreuvoirs nécessite la mise en place d'une réserve d'eau ( bidon opaque, pour éviter la formation d'algues vertes ) avec bac détendeur de pression ( bac muni d'un flotteur, genre chasse d'eau, pour réduction de la pression d'eau ) et tuyaux en matière plastique.
Des tuyaux qui ne craignent ni la chaleur, ni le gel : j'ai des tuyaux qui ont 30 ans !
Certains éleveurs sont parfois tentés de raccorder directement leur installation au réseau d'eau général de leur habitation. Cela est fortement déconseillé car, il suffit qu'un abreuvoir se mette à fuir, pour que le compteur ne vienne à enregistrer une consommation d'eau des plus substantielle !
Les réserves d'eau doivent, donc, toujours être remplies, de façon volontaire, par chaque éleveur. Pour ma part, je remplis les réserves de mon installation, une fois par semaine, voire une fois tous les quinze jours, au moyen d'un simple et banal tuyau d'arrosage.
L'éleveur peut installer des abreuvoirs monovalves en inox ou, plus communément baptisés, abreuvoirs ''pipette'' ; des abreuvoirs qui sont, il faut bien le reconnaître, extrêmement économique à l'achat. Des abreuvoirs qui équipent bon nombre de cages d'élevages professionnels. Des abreuvoirs, s'ils ne comportent pas de ressort, ont tendance à transformer le fond de la cage, de nos préférés, en une formidable pataugeoire !
De plus, ces abreuvoirs "pipette" qui doivent être installés à une certaine hauteur par rapport au plancher de la cage des sujets, ne répondent, aucunement, à la façon naturelle de boire de nos lapins.
Il existe une quasi homophonie entre les mots "lapin" et "laper" et chaque éleveur doit avoir présent à l'esprit que le lapin pour boire se doit de laper, c'est-à-dire boire à coups de langue, lui donnant ainsi la possibilité de déglutir.
Les abreuvoirs '"pipette" ne donnent pas à notre animal la possibilité de laper. Il n'a donc pas la possibilité de déglutir. L'eau lui arrive trop vite dans le gosier et finit, inexorablement, dans les bronches.
Le vécu de la description précitée m'amène a vous affirmer que tout cela se transforme bien vite, en un coryza des plus tenace.
Pour ma part, c'est un abreuvoir que j'ai définitivement proscrit de mon élevage.
L'éleveur peut trouver sur le marché des abreuvoirs à pastille ou à tige.
Ce type d'abreuvoir est quasiment anti-fuites. Ce sont des abreuvoirs très compacts qui sont dits anti-humidité, car il n'y a jamais d'eau dans leur coupelle, en dehors des périodes ou le lapin appuie sur la pastille ou sur la tige pour appeler l'eau.
Ce type d'abreuvoir d'un bon rapport qualité/prix, est très hygiénique.
L'inconvénient majeur, de ces abreuvoirs, réside dans le fait qu'il faut indiquer au lapin, qui ne connaît pas ce type d'abreuvoir, où se trouve le point d'abreuvement en appuyant parfois, plusieurs jours de suite, sur la pastille ou la tige de ce dernier. Délicat problème quand l'élevage a un nombre important de cages !
Il existe enfin une catégorie d'abreuvoirs automatiques dits à niveau d'eau constant.
Ces abreuvoirs sont munis d'un flotteur et d'un joint qui vient obturer le trou d'épingle, par lequel l'eau arrive dans la coupelle.
Ce type d'abreuvoir qui équipe un très grand nombre de cages d'élevages amateurs est d'un prix tout à fait acceptable par rapport au service qu'il rend à l'éleveur.
Le problème que pose ce genre d'abreuvoir est celui de la qualité de l'eau restant, de façon permanente, dans la coupelle de cet abreuvoir. L'éleveur a tendance à constater le verdissement de cette eau, ainsi que le dépôt d'aliments divers que peut faire notre animal favori ; un dépôt d'aliments qui, inexorablement, pollue celle-ci.
Avec ce genre d'abreuvoir, l'éleveur se doit de les désinfecter, périodiquement, par trempage, dans un mélange d'eau et d'eau de Javel.
Ces abreuvoirs sont d'une conception généralement simple ; le changement éventuel de joints est, tout à fait, possible.
L'éleveur veillera à enlever les poils venant se coller sur la coupelle, des poils qui véhiculent l'eau par capillarité, provoquant, si l'éleveur n'y prête garde, un vidage rapide des réserves d'eau.
Avec une installation d'abreuvement d'eau automatique, il est important pour réaliser des traitements, de ne jamais mettre les produits vétérinaires, directement, dans les réserves d'eau, car cela encrasse les tuyaux.
De même que je déconseille, fortement, d'ajouter du vinaigre dans les réserves d'eau. Croyez-en mon expérience : j'ai mis environ 4 ans avant de retrouver un fonctionnement normal de mon installation d'eau ; pendant ces 4 ans, de temps à autre, pour ne pas dire souvent, j'ai eu de nombreux abreuvoirs, à niveau d'eau constant, dont le trou d'arrivée d'eau ( de la taille d'une tête d'épingle ) venait à s'obstruer : une vraie galère !
Pour réaliser les traitements, j'ai installé au sommet de chaque abreuvoir, un petit robinet en laiton ; un petit robinet qui me permet de couper l'arrivée d'eau de la cage du sujet que je veux traiter. Je peux ainsi, tout à loisir, assoiffer les animaux afin de leur administrer un traitement.
A côté de l'abreuvoir automatique, j'ai installé des récipients en inox destinés à recevoir ces différents traitements ; des récipients en inox qui me permettent, de plus, de mettre à boire aux animaux, lorsque le gèle sévit.
Une fois par an, je désinfecte mon installation d'eau en ajoutant, à l'eau de mes réserves, un produit à base d'iode et cela à une dose infinitésimale.
Ce dosage me permet de désinfecter l'installation tout en la maintenant en service. L'iode, distribué à la dose précitée ne présente, pour les lapins, aucune toxicité.
Quand l'hiver est là et que les gelées font leur apparition, tous les tuyaux sont généralement pris en glace. Dans cette situation, il vaut mieux éviter d'ouvrir trop brutalement les portes des cages, cela, pour éviter de courir le risque de casser les petits tés de dérivation de l'installation ; des petits tés qui sont en plastique extrêmement cassant.

Daniel NOLD
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